Je regardai mon reflet, amusé. L'onde pure semblait telle une étendue d'eau claire. Rien ne bougeait, le vent semblait repartit se coucher tandis que le soleil était bien haut dans le ciel.  Je poussa un petit rire... Tout ici était si calme. Si calme... Je bascula sur le dos. Salaud de cailloux. Je dois m'être légèrement ouvert le dos. Vous savez quoi? La douleur, ça me fait du bien. Oh, je vois d'ici vos tête de "oh un masochiste" mais ne vous méprenez pas. La douleur m'aide juste à prendre conscience que la vie est loin d'être finie, et que je vis, je respire, comme tous, mais que moi je suis un envoyé divin sur ce monde.



Moi je punirais les imprudents, et tous ceux qui, idiots ou faibles, hésitent à marcher dans les pas du dieux qui à créer  ce monde, auront mon épaule pour se tenir, si ils se manifestent. Voyez-vous, c'est le mal qui créa ce monde. Ni clan des étoiles, ni quoi que ce soit ne l'eut touché. Ce n'est qu'un groupe de vieux fantômes. Ce monde est fait de nous autres, destinés à la souffrance.

Cette souffrance, cette douleur, c'est le plus puissant des anges déchus qui s'en nourrit. Celui qui créa notre monde le fabriqua emplit de douleur. Oui, ainsi il nous fait prendre conscience que cette vie auxquelles nous nous accrochons tant est une vie idiote. Regardez donc, nous nous faisons mal tout seul. Nous avons grandit dans cet univers cruel. Et aujourd'hui que sommes nous devenus? Des points noirs, des tâches à effacera.



Oui... Et moi je suis le seul à en prendre conscience. Si seulement des gens comme moi existaient... Mais non. J'ai bien peur d'être le seul à pouvoir me battre. Il y a de l'illogicités partout, et nous essayons de tout expliquer, et celui qui y parviens est nommé "fou". Suis-je fou? Suis-je un de ces gens? Non. C'est vous, idiots qui êtes fous.



Je bascule sur le coté. J'observe mon pelage noir. Pourquoi il est noir? Je prend une soudaine envie de l'arracher. Pourquoi est-il noir, pourquoi, pourquoi?! POURQUOI?! Je me mords la patte, la secoue dans tous les sens, puis quand je réussit enfin à arracher quelques touffes noires, je reprends conscience de ce que je fais. De la stupidité de mon acte; puis-je cesse sur l'instanté. C'est douloureux, ma patte. Mais ça ne saigne pas.



Juste des gros coups de dents, mais je n'ai guerre serré. Je me secoue un peu, éjectant la poussière logée entre mes poils. Je ressemble tellement à un pantin... Chétif... Je suis chétif. Tellement chétif. Pourtant, je suis plus musclée et plus grand que la plupart des loups.

Mais ce qui compte, ce n'set pas le corps, c'est la conscience qu'il renferme, c'est soit la ruse, soit la force qui mène dans le combat. Et même un petit malin pourrait me balayer. A moins que non. On verra bien si le temps me le permet. J'espère que non. Me faire déloger de mon rang par un petit... Nan, c'est hors de question. Qu'est ce que je suis au fond?



Quelle question, de toute façon je verrais bien. Et sinon, tant pis. J'irais ou le vent me portera de toute façon, que ce soit loin ou près, ici ou ailleurs. Ou bien je trépasserait. Le temps nous le dira. Je décides d'aller chasser. Un ventre qui hurle à pleine voix "j'ai faim" c'est pas normal, mais enfin, il faut que j'ailles me nourrir. Je sais que j'ai déjà mangé aujourd'hui.



Mais j'ai faim. J'ai tellement faim... Je me diriges vers la forêt. J'vais quitter cette endroit, au moins, lui et moi, on sera quitte. J'veux dire, il m'a fait mal, alors je m'en vais. Quand on s'en va d'un endroit après avoir abimé la flore, c'est pas sympa. Et en parlant tout seul, c'es même carrément flippant.



Je court. Mon dieu, que ça fait du bien. Nan mais attend. Je m'arrêtes. Avec mon poids et tout, c'est pas vraiment comme ça que je vais arriver à chasser. Nan mais vraiment, ça va pas bien dans ma tête... Je cesse de courir. Je me redresse de tout mon poids, entrouvre légèrement la gueule pour mieux humer les odeurs qui flottent aux alentours.



Je sens le doux parfum du gibier... Il m'enivre, circule dans mon sang. Celui-ci chauffe. Mes yeux rouge le deviennent encore plus. Je laisse toute ma folie m'emporter sans même m'en rendre compte. La faim me tenaille l'estomac. J'ai l'impression d'être ciselé de partout tellement je sens que chaque mouvement est dur. Je me met à marcher lentement. Je vois en face de moi, bien positionné ici, comme un cadeau, un magnifique cadeau, un lapin tout de chair et d'os délicieux.

Je me lèche les babines, voilà devant moi quelque chose de sublimement merveilleux; enfin vais-je me délecter d'un met qui devrait toujours être là, au lieu de me nourrir de souries mal fichues.


Je me prépare à sauter, je prend appui sur mes pattes arrières, bondit et ratérit avec grâce sur le sol. Nan, je m'écrase contre un arbre, je fais un roulé-boulé et je me retrouve écrasé, étendu sur le sol. Je n'arrives pas à me relever. Qui... Qui as donc osé faire fuir ma proie et me faire vivre cet accident horrible? Je ne parvient plus à bouger. Je fermes les yeux...



Puis je les rouvres. Les yeux ou se lisait clairement rage et haine, je me relevais avec brusqueté. Je bondit sur mes pattes. Un filet de bave coule de ma bouche tant je ne peux contenir cette rage. Je me sens si mal... Puis je me sens moins mal... Puis plus mal... Et encore moins... Et plus du tout. Je me sens bien. Par contre, je suis toujours fâché. Enfin, fâché est un bien petit mot. J'l'attend, mon assaillant. Il va le regretter.