Pleurer, pourquoi faire ? Pleurer pour se rabaisser, pleurer pour se lâcher, pour réussir à surmonter les épreuves ... Pleurer, pour pleurer.

Si il faut parler mental, alors parlons mental. Chagrin d'Automne n'est pas quelqu'un de très difficile, disons même qu'il est assez simple, mais maintenant comme tout le monde a sa petite particularité bien à lui il est dur de trouver quelqu'un qui est lui même sans pour autant se valoriser et se mettre en évidence comme pour dire : « Eh oh, tu me vois ? » Non, notre loup n'est pas de ceux là. Il a en effet une personnalité d'une simplicité extrême, si j'ose employer ce mot. D'une douceur unique, il ne vous refuseras jamais un peu d'aide si vous en avez besoin. Pour tout vous dire Chagrin d'Automne est de ces êtres qui aiment la vie, d'une passion que l'on ne saurait ignorer car elle fait en quelque sorte partie de chacun de vous. Oui, il aime la vie, passionnément, à la folie. À en mourir ?

Chagrin d'Automne ... Que vous évoque ce nom ? Tristesse, mélancolie, désespoir ou monotonie peut être ? Ce qui pour vous se traduirai sûrement par un physique délavé et fade, quelque chose sans apparence. Détrompez vous, Chagrin d'Automne est tout sauf délavé et sans goûts. Il est d'une mystérieuse beauté, envoutante presque. Une fine élégance peut se lire sur ses traits et une douceur naturelle, intuitive, se lit dans son regard.
Les couleurs de l'automne dansent sur son pelage. Ah oui ? Mais l'Automne porte de multiples couleurs qui ne cessent de changer et varier selon les jeux d'éclairages, des jours, du ciel et j'en passe. C'est pourquoi les poils mi longs du mâle sont d'un coloris qui ne porte pas de nom, changeant, si je peux me permettre, constamment. Grisé, cuivré, nacré, marronné, les tons sont multiples et intarissables. Mais si nous devions donner un nom a cette couleur, appelons la « automne », pour faire simple. Des yeux ou plutôt devrai - je dire des perles, du nacre liquide. Ils ont cette douce teinte ambré qu'on les feuilles prêtent à tomber de leurs branches. Vous pourrez y lire les sentiments du mâle comme dans un livre ouvert ou presque.
Sinon cela Chagrin d'Automne est quelqu'un de banal ; d'une taille qui se loge dans la moyenne il possède une petite truffe noirâtre, deux oreilles bien placés, quatre pattes musclés comme il faut, une queue bien fournie, typique de sa race, des dents, des griffes des moustaches et que sais - je encore ?
Pourtant le guerrier se fiche bien de son physique et de ce que l'on peut penser de positif comme de négatif sur lui. Il est ce qu'il est après tout, et que pourrait - il demander de plus.

On m'as dit ne te rate pas ; y'a personne qui t'aide.

« Regarde maman, un pillon ! »

Qui ne fut pas jeune et naïf n'aurait pas prononcé ce petit bout de phrase, écorchant, au passage, le mot papillon de sa petite bouche encore inapte à parler correctement. Et, qui ne fut pas sans cœur et âme n'aurait pas rit à une phrase comme celle ci, si innocente et enfantine soit - elle.
C'était, si ma mémoire est encore bonne, un matin de printemps, une des premières vraies matinées printanière, ensoleillée, belle, radieuse. L'air portait en son sein cette note merveilleuse et sans nom, une odeur douce qui vous fait vibrer de l'intérieur, là, juste là, dans votre cœur.
Oui en effet, un papillon voletait de ci de là, posé, tantôt sur un coquelicot sauvage, tantôt sur une campanule des prés. Il avait de grands ailes d'un noir de jais parsemées, je précise, d’aplats de couleurs dans les teintes allants du jaune, ocre, passant par l'orangé, jusqu'au rouge le plus profond. Comme tout papillon digne de ce nom, on pouvait admirer, lorsqu'il voletait, sa grâce innée et son vol artistique allant en haut puis, sur un coup de tête, redescendant vers la terre. Bien jolie créature.

« Pilllon ... Pillon ! »

Le petit insecte, surpris par tant de vacarme, repris son envol, s'éloignant, une fois de plus, d'un jeune canidé qui essayait, vraisemblablement de l'attraper. C'est qu'il ne tenait pas très bien sur ses frêles pattes notre petit loup, vacillant, chancelant sur ses appuis, il appelait l'insecte gracile qui ne cessait de s'éloigner un peu plus à chacune de ses exhortations.
Épuisé, la petite chose se laissa tomber sur son derrière réduit et fixa ses pattes d'un air indifférent ses pattes tremblotantes. Oh, comme il aurait voulu l'attraper, ce papillon. Si seulement il avait pus, si seulement ...

« Oh, mon petit. C'est merveilleux, un pillon. Mais, ça ne se dit pas comme ça. C'est papillon, le mot exact. Mais tu apprendra, mon ange. Et un jour viendra où toi aussi tu auras tes propres ailes, et tu pourras voler, voler bien au delà de tes rêves. Patience. »

Celle qui venait de parler était sans aucun doute la mère du petit, même forme de tête ou presque, même regard quelque peu étrange et mystérieux, même carrure - excepté la taille, bien sûr -, même couleur de pelage si ce n'est que comparé au petit, celui de la femelle, avait une nuance plutôt châtaigne. En bref, le petit était le portrait quasiment copié collé de sa mère. Oh, il buvait ses paroles, le louveteau, comme on boit une eau claire et pure. Et dans ses yeux brillait une flamme unique. Le feu d'une admiration brulante.
Brasier que rien ne saurait éteindre.