Je me trouvais en ce jour froid, au beau milieux de la plaine, allongé dans l'herbe encore perlée par la rosée du matin. Cette nuit, la température avait été rude, dans la tanière froide, nous avions dû nous coller, mêler nos fourrures pour nous tenir bien chaud. De plus, notre longue marche nous ayant affaibli, nous n'avions plus le même épais pelage d’antan. J'étais allongé là, sans bouger, je regardais le ciel qui se découvrait peu à peu de son voile de brume blanche. Parsemé d'étoiles encore faiblement visible, il était gris et paraissait sans âme. Je me relevai et entamai une toilette quotidienne lorsque j'entendis la voix de ma meneuse :

" Je t’emmène en patrouille avec moi pour délimiter nos territoires .
Plume d'Aigle est occupé sur le camp et je vois que tu ne fais pas grand chose "

A ce moment précis, les rayons du soleil percèrent les nuages et virent éclairés de mille feux la robe blanche tachée de la féline. C'était une meneuse brave et courageuse, ce pour quoi je l'admirais beaucoup. Elle possédait le même pelage que moi, mais aujourd'hui, le sien resplendissait comme jamais. Elle continua :

" Bon , suis moi "

Sans un mot, je m’exécutai sans même prendre le temps de terminer ma toilette entamée. Étoile de Lune entama une course folle que je suivis à la trace avant de s'arrêter près d'une rivière scintillante. Apparemment, voilà une de nos frontières. La jolie féline se pencha vers l'eau et la toucha de son antérieure droite. Mais, l'autre patte ne résista pas à la texture glissante du caillou sur lequel elle était appuyée et n'échappa pas non plus à la dure loi de gravitation, tombant la tête la première. De plus, la rivière devait être glacée après une telle nuit. Affolé, je me penchai et, tentant de l’attraper par la nuque délicatement de mes crocs pour la sortir de là, je glissai à mon tour et me retrouvai mouillé jusqu'aux moustaches à coté d'elle. Moi, j'adorais l'eau, cette position ne m'était donc absolument pas désagréable, mais qu'en était-il pour elle?

Nous nous regardâmes un long moment, ces yeux turquoise d'où émanaient mille et une couleurs accordées parfaitement dansantes dans une valse infinie. Puis, j'éclatai de rire. Je me justifiai entre deux éclats :

"Que, aha, que nous somme ridicules! je repris un fou rire et repris. Nous somme là, trempés jusqu'aux os, c'est.."

Je m'interrompis afin de plonger ma patte plus profond et, d'un coup, attraper un poisson qui passait innocemment là. Je le pris dans ma gueule et l'offris à l'élégante léoparde qui se trouvait devant moi.

[Désoler si on ne vois pas bien avec le blanc mais lorsque le design initial sera remis on verra nettement mieux^^]

Nous mangeâmes le poisson en deux-en-trois bouchées et je m'ébroua avant de commencer une toilette pour le moins soignée. Si j'aimais l'eau, je n'en aimais pas pour autant la sensation désagréable du pelage mouillé collé à ma peau m'arrachant toute liberté de mouvement. Ma langue rapeuse parcouru brèvement tout mon corps et je m'ébroua de nouveau. Je posa mon regard sur la surface de l'eau cristalline et y apperçus mon reflet. Il était trouble et je ne réussissais pas bien à m'y discerner. Je deumeura pensif un long moment car la rivière avais raison, en fait, je ne savais pas vraiment qui j'étais. Mon image réstait floue aussi bien dans ma tête que sur l'eau limpide. Mon pelage, blanc comme la neige, parsemé de taches aussi noires que l'ébène m'à dut par le passé de nombreuses critiques et moqueries. Je me suis toujours senti exclus au sein de ce Clan égoïste et égocentrique. Puis est venu le jour où un rugissement nous rassembla tous, nous annonçant la monté en grade d'une merveilleuse meneuse. D'Etoile de Lune. Et ce jour là, je compris. Son pelage, aussi blanc que le mien m'ouvrit les yeux. Je compris que malgré ma différence, je pourrais aller loin, vivre ma vie, sans encombres ni contraintes, sans soucis ni barrières. Et c'est ce que je fit, je ne me soucia plus de ces moqueries constantes qui pesaient sur moi et pris exemple sur notre magnifique meneuse aux yeux d'azur. Comparables à deux morceaux de ciel d'été.

Je revint à moi et remarqua que, désormais l'eau était redevenue immobile et je m'y discernais parfaitement. Un sourire s'esquissa sur mes lèvre et je regarda Etoile de Lune les yeux brillants. Un silence s'installa, puis je lança enfin :

"Bon, et maintenant?"

Après avoir dévoré avec appétit son poisson , Étoile de Lune commença a sécher son pelage,
en donnant de grands coups de langue dessus .
Elle jeta un coup d’œil du côté de Pelage de Foudre et aperçut qu'il faisait la même chose qu'elle .
Elle plongea alors son regard dans l'eau argentée de la rivière et pensa avec nostalgie au temps ancien où
elle était encore si insouciante .
A cette époque, elle était entourée d’Étoile des Neiges , Étoile de Rêve et Étoile de Givre .
Les clans n'existaient pas encore et ils étaient toujours dans leur ancien forêt .
Mais maintenant, tout ça n'était que du passé et Étoile de Givre les avaient quitté .
Une partie d'elle aurait voulu que rien de tout ça ne se soit passé, qu'ils ne soient pas partis ,
et que les clans n'aient pas existé .

Elle sortit de ses pensées et regarda Pelage de Foudre qui semblait avoir finit sa toilette .
Il lança alors :

- "Bon, et maintenant?"

- " Je pense que nous devrions rentrer , nous reviendrons demain pour faire nos frontières .
A moins que tu veuilles qu'on le fasse maintenant ." dit-elle, avec une lueur d'espoir .

Elle attendit en silence sa réponse, son regard pointé sur lui .